C’est toujours un plaisir d’entendre tonton Bruno, revêtu de son plus beau col roulé, nous prodiguer ses bons conseils en matière de sobriété énergétique…
Mais si l’on sent bien que ça cloche quelque part, les clichés énergétiques ont la vie dure, et ils sont autant de freins à une mise en pratique efficace de la sobriété.
Il est temps de s’en défaire pour aborder le sujet avec le bon sens de nos grands-mères !
Evacuer la règle “19° partout et tout le temps”
Pourquoi ?
Déjà parce que, pour une température donnée, le ressenti n’est pas le même chez tout le monde, vous l’avez forcément déjà constaté, à la faveur de discussions animées au bureau entre les pro et anti chauffage / clim / fenêtres ouvertes / … 😅La sensation de bien-être est donc très subjective et ne saurait être réduite, par nature, à une température donnée.
Ensuite, notre besoin de chaleur diffère selon le lieu et le moment, principalement parce que notre niveau d’activité change selon ces deux paramètres. Pour s’en convaincre, prenons deux situations assez proches : si je joue à la console vidéo devant la télé, j’aurai moins besoin de chaleur externe que si je regarde la télé de manière passive : notre corps se réchauffe naturellement quand notre niveau d’activité augmente.
Maintenant, si je regarde la télé de manière passive, mon besoin de chaleur sera d’autant moins fort que je serai couvert par des vêtements chauds et / ou un bon plaid. Il en va de même pour une chambre à coucher : nos grands-mères aiment à nous rappeler qu’elles dormaient très bien dans leur chambre d’enfant sous une grosse couette et avec une bonne bouillotte, alors que les vitres gelaient !
Cet exemple nous donne l’occasion de jeter deux pavés dans la mare :
- Le besoin de chaleur concerne les personnes et non les bâtiments !
- Le chauffage n’est qu’un moyen parmi d’autres de se chauffer… et c’est le plus coûteux !
Partant de là, on peut légitimement s’interroger : est-il vraiment pertinent de chauffer une pièce dans laquelle personne n’est présent ?
Et par extension : est-il vraiment utile de chauffer une pièce ou un lieu de passage dans lesquels nous restons trop peu de temps pour que notre corps se refroidisse ?
Enfin, n’oublions pas que certaines pièces ne nécessitent pas de chauffage et pourtant sont bien agréables à fréquenter au cœur de l’hiver : la cuisine est le lieu de chaleur et de convivialité par excellence : il y règne généralement l’effervescence de la préparation des repas, et on profite de la chaleur du four ou des plaques de cuisson, comme le faisaient nos anciens !
Tous ces exemples rappellent furieusement un mode de vie pas si éloigné où, à défaut de chauffage moderne et d’abondance d’énergie, l’homme savait tirer parti de chaque situation pour satisfaire son besoin de chaleur…
Mais la sobriété énergétique ne serait-elle que du simple bon sens ?
SI nos aînés savaient parfaitement le mettre à profit, il semble que l’abondance d’énergie nous ait passablement endormi les neurones, de sorte que dans le monde réel, rares sont les cas où le bon sens préside en matière de choix énergétiques…
A suivre !