La rumeur courait depuis déjà plusieurs mois, avec des annonces parfois contradictoires, c’est chose faîte, le Tarif Réglementé de l’Électricité a augmenté d’environ 10% au 1er février.
Mais entre l’évolution des coûts de l’énergie, la disponibilité des centrales nucléaires, la fin du bouclier tarifaire ou celle du tarif réglementé, difficile de comprendre d’où vient cette nouvelle augmentation… sans parler des craintes sur les évolutions futures !
Le bouclier tarifaire maintenu… pour le moment
Petit rappel des épisodes précédents : en octobre 2021, pour faire face à l’explosion des prix du gaz, le Gouvernement avait alors installé le bouclier tarifaire, consistant à geler le tarif réglementé de gaz et d’électricité. Plus d’infos sur le contexte de cette crise de l’énergie.
Ainsi, après avoir augmenté de près de 59% en cumul sur l’année 2021, le tarif réglementé de gaz a été gelé jusqu’à fin 2022. Quant à l’électricité, la hausse du tarif réglementé a été limitée à 2% en 2021 et 4% en 2022.
En 2023, malgré le maintien du bouclier tarifaire, de nouveaux événements se sont succédés :
- +15% sur le gaz au 1er janvier (plus d’infos)
- +15% sur l’électricité au 1er février (plus d’infos)
- Fin du Tarif Réglementé et du bouclier tarifaire pour le gaz au 1er juillet (plus d’infos)
- +10% sur l’électricité au 1er août (plus d’infos)
Pour l’électricité, le Gouvernement a néanmoins annoncé le maintien du boulier tarifaire pour l’électricité pour les particuliers jusqu’à début 2025, en raison de la situation encore complexe au niveau du parc nucléaire national.
Les raisons de la hausse
En ce début d’année 2024, les prix de gros retrouvent leur niveau d’avant la crise, et notamment en France où le parc nucléaire reprend des couleurs en cet hiver. La Commission de régulation de l’énergie (CRE), dont la mission est de calculer les évolutions des tarifs réglementés de vente, ne recommandait ainsi pas d’augmentation pour le mois de février.
La nouvelle hausse du Tarif Réglementé de l’Électricité est donc plutôt à chercher du côté de la fin progressive du bouclier tarifaire : lors de la mise en place du bouclier tarifaire, le Gouvernement avait réduit le montant de la TICFE (taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité) de 0,032 €/kWh à 0,001 €.
Cette taxe remonte progressivement, le 1er février 2024, à 0,021 €, avant d’être totalement rétablie, en février 2025. Une hausse répercutée directement dans le prix du kWh à hauteur d’environ 0,02 €, soit environ 10% de la facture… Plus d’infos sur le site du Gouvernement.
Des différences selon votre option tarifaire
En effet, l’évolution moyenne pour les foyers en option Base sera de +8,6%, et +9,8% pour l’option Heures Pleines / Heures Creuses, comme le précise le Gouvernement. On peut s’étonner au passage que la hausse soit en défaveur d’une option plus vertueuse pour l’approvisionnement électrique national…
De même, cette hausse de 0,02 € / kWh aura d’autant plus d’impact que le prix du kWh est bas à l’origine, ce qui veut dire que les offres EJP et Tempo, dont le prix sur les tranches les plus basses se situaient autour de 0,10 € / kWh, ont connu des hausses moyennes encore plus fortes que sur les options Base et HP/HC, soit près de 15%. Là encore, les offres plus vertueuses souffrent le plus de cette augmentation…
Si cette évolution ne remet pas forcément en question la pertinence du choix de votre option tarifaire, il est tout de même opportun de prendre la calculette et de refaire un petit comparatif…
Et la suite ?
Bruno Le Maire l’assure : “pas plus de 10% en 2024 !” A priori, nous ne devrions donc pas avoir de mauvaises nouvelles le 1er août prochain. En matière d’annonce gouvernementale, la prudence reste toutefois de mise…
D’ici 2025, il faut s’attendre à la fin du bouclier tarifaire, ce qui devrait se traduire par un retour au niveau d’avant crise de la TICFE, soit 0,032 €/kWh contre 0,021 €/kWh actuellement, ce qui représentera environ +4,5% sur le prix du kWh actuel.
Toutefois, la baisse des prix sur le marchés de gros laisse aussi espérer une baisse progressive du montant du kWh, ce sur quoi devrait déjà communiquer la CRE fin juillet et fin janvier prochains.
Affaire à suivre !